par KiteRider » Mar 14 Fév 2017 13:26
Je suis accro à ce 6 noeuds. Il y a une magie extraordinaire à partir dans si peu de vent et, une fois parti, à sentir un vent apparent au-delà de 20 noeuds quand on avance. La magie est cette différence entre être dans l'eau et sentir si peu de vent dans les cordes d'une part, et de rouler à fond la caisse en sentant le kite bien vivant et puissant. Je ne crois pas qu'il soit possible de ressentir cette différence si notable avec les autres sortes de planches, sauf peut-être en kite-ski sur la glace ou une surface très dure. La différence tient au fait que la résistance à la pénétration dans l'eau de l'hydrofoil est minime par rapport à toute l'énergie gaspillée par le déplacement d'eau et le frottement sur l'eau des planches twintips et des surfs, énergie qui n'est pas disponible pour tirer par en avant. Une fois la planche de foil déjaugée, on se sent accélérer comme je n'ai jamais senti en twintip ou surf, on sent le vent apparent prendre sa place. On se cale dans le harnais et on y va, c'est là toute la magie du foil.
Et la nage? Oui, très occasionnellement, peut-être une fois par saison. Des "passés proches"? Oui, plusieurs. L'habileté développée à faire voler des kites par vent léger aide beaucoup à réussir à retourner au bord même si on n'est pas sur sa planche. Juste garder le kite dans les airs à le faire boucler est suffisant pour tirer et nous ramener sans avoir à nager.
En hydrofoil, je crois qu'on dépasse le 3x la vitesse du vent, on se rapproche du 4x. C'est malheureusement difficile à vérifier. On peut savoir le vent qu'il fait à 6 pi dans les airs au bord de l'eau, mais une grosse 18m a une envergure d'environ 37 pi qui vole à 10 pi au-dessus de l'eau est poussée par le vent qu'il fait à 40 pi de haut.
Petite histoire de vent limite, l'été dernier, je me suis fait prendre par un sous-6 noeuds en plein milieu du canal du Lac des 2 Montagnes entre les pointes Cavagnal et la pointe aux bleuets. En m'éloignant de la pointe aux bleuets, je sentais que le vent mollissait. Ce n'était pas le temps d'empanner car je savais que je ne repartirais pas. Donc j'ai continué vers la Pointe Cavagnal jusqu'au point où le kite a tout simplement cessé de voler. J'ai eu le réflexe d'asseoir le kite sur son bord de fuite, prêt à redécoller. Je suis resté assis sur ma planche un bon 30 minutes, le temps que le vent reprenne. À un moment, il n'y avait plus un souffle, le kite s'est couché complètement sur le dos. Tout d'un coup, une risée, je tire sur les avants pour présenter le bord d'attaque au vent. Le kite se gonfle. Le vent tient et renforcit suffisamment pour gonfler le kite et qu'il veuille décoller. Au bout d'environ 5 minutes, le kite s'est vidé de son eau et a redécollé. Je suis rentré en foil pour le diner. La chance était avec moi ce matin-là., ce qui n'est pas toujours le cas.
Normand