Ça y est j'ai reçu ma Flysurfer Peak 4, 8m en fin Janvier 2019 accompagnée de la nouvelle barre Flysurfer Connect en version 50 cm.
Première surprise, le paquet est beaucoup plus petit qu'une voile à caissons standard ayant la même surface. C'est une voile monopeau (ou simple surface) qui n'a pas de caissons mis à part 2 petits en bout d'aile. Moins de tissus = plus léger et plus compact.
La 8 m vient en turquoise. Certains diront vert, bleu, ou aqua, mais je m'en fout, je suis daltonien et j'aime la couleur que je vois et les étincelles que procure ce nouveau jouet dans mon cerveau !
La nouvelle barre Connect est d'une très belle facture et arrive d'emblée avec une cinquième ligne installée. Elle arrive avec les 2 flotteurs de chaque côté, ce qui m'a un brin étonné car je ne kite pas sur l'eau autrement qu'à l'état solide. Les petits élastiques en bout de barre pour retenir les lignes une fois enroulées sont bien faits et munis d'une petite languette de plastique qui facilite la manipulation avec des mitaines, mêmes épaisses. Les élastiques demeurent souples même par temps très froid (-26 C) ce qui n'est pas le cas avec les élastiques de mes barres Ozones qui gèlent et ne s’étirent pas suffisamment pour être en mesure de les replier sur la barre et les cordes ou, aussi pire, restent étirés et ne remplissent pas leur fonction de retenir les cordes enroulées sur la barre … Bref, les élastiques de la barre Flysurfer fonctionnent.
Le Système de sécurité et le chicken loop sont tous deux très compacts. L'activation de la sécurité et le réarmement sont très faciles et ce, même par temps très froid. Par contre, le plastique du chicken loop aux températures sous les - 20 C devient très rigide au point qu'il ne se libère pas du crochet de mon harnais sous simple traction du kite lorsque j'active la sécurité ! Il faut que je pousse sur le yoke ou qu'une bonne rafale entraine une traction suffisante du kite pour qu'il se déplie et libère le crochet de mon harnais. Ceci est à la fois surprenant et pose problème à mon avis. En cas d’urgence, je doute qu’il soit toujours possible d’effectuer la poussée requise pour libérer le kite du harnais par temps froid suffisamment rapidement d’autant que les situations d’urgence nous prennent typiquement par surprise.
Bon mais revenons, à l’installation de la barre sur le kite.
Je sors la voile de son sac et la barre du sien. Je m’apprête à ranger les sacs dans le sac-à-dos. Crotte, j’ai oublié d’en apporter un ! Tous les kites d’hivers que j’ai achetés par le passé venaient avec un sac-à-dos. J’étais bien au courant que la Peak ne venait pas avec un sac-à-dos au moment de passer la commande et me disait que j’en avais un de disponible que je pourrais utiliser pour ce kite, mais l’habitude a fait que je n’y ai pas pensé. Penaud, j’ai donc fourré les sacs et les instructions à l’intérieur de mon manteau.
Le kite arrive pour sa part, monté en version 4 lignes. Pour adapter à la barre Connect qui arrive avec 5 lignes, on a deux options. Enlever la 5ième ligne de la barre ou ajouter le connecteur sur le kite. Pour ma part j’ai choisi de monter le kite en version 5 lignes.
Je kite la plupart du temps seul à Kuujjuaq au Nunavik et par très grand froid. Je ride jusqu’à -26C et toutes mes voiles (sauf ma Pulsion 18 m) disposent d’un système de sécurité avec une 5ième ligne qui tue complètement la traction. La fenêtre de survie n’est pas longue à moins 26 C auquel s’ajoute le refroidissement éolien et il est hors de question de me battre contre un kite qui ne veut pas arrêter de tirer lorsque requis.
Bref les instructions pour monter la 5ième lignes sont simples. Il s’agit en fait de 2 lignes qu’on attache chacune sur une boucle du système B-Secure déjà présente sur chaque côté de l’aile sur les brides « B ». On relie ensuite les 2 lignes à la 5ième ligne de la barre et le tour est joué. Il importe néanmoins d’être minimalement attentif pour que chaque ligne n’entre pas en conflit avec d’autres brides du kite ni avec les 4 autres lignes de la barre.
Premier vol !
Donc condition relativement douce au Lac St-Augustin, à proximité de Québec, avec un gros -8C, 6 à 8 nœuds de vent et 30 cm de neige fraichement tombés la veille. Avec mes 85 kg à nu, je ne m’attends pas à faire la ride du siècle, bien que la plage d’utilisation du fabricant indique 3 à 20 nœuds, mais bien à faire une prise en main dans des conditions clémentes.
Décollage en douceur et sans hésitation. Le concept monopeau donne une voile très légère et elle se soulève et décolle avec réel minimum de vent. Le pilotage dans ces conditions de vent est assez standard tant qu’on ne regarde pas le kite. La déformation en bout d’aile est inusitée en comparaison à toutes les ailes que j’ai pilotées jusqu’à présent et même dans ce peu de vent, la voile flappe ou faseille en bout d’aile lors des virages, sans toutefois perdre sensiblement de traction ni décrocher.
Cela est étonnant et je me suis demandé si ma voile avait un défaut. J’ai revu les vidéos promotionnels sur le site Flysurfer et les séquences où l’on voit les voiles se déformer et flapper sont très rares, de courtes durée et prises de loin. Une observation attentive m’a permis de voir que le pilotage sur les vidéo était doux et non agressif ce qui réduit les déformations de la voile et le flappage. Je suppose que les séquences de grande déformation et de flappage n’ont tout simplement pas été retenues par les experts marketing en raison de l’aspect pas vraiment sexy de la chose.
Lors de ce vol, la traction était conséquente au vent. Je réussis néanmoins à être tracté dans les allures de largue et de grand-large. La remontée au près est impossible et une allure de petit-largue est à peine possible dans les quelques rafales.
À cette température le système de sécurité s’active vraiment bien et le chicken loop se libère du crochet de mon harnais avec fluidité.
Je vous reviens avec une description de vol par vent en plage moyenne et en plage haute (super haute en fait et avec des résultats surprenants !).